FranceDepuis près d’un siècle, la glace carbonique est utilisée dans de nombreux secteurs économiques : industrie agroalimentaire, pharmaceutique, l'aérien, la logistique et le domaine médical. Elle est aujourd’hui à la base des techniques de nettoyage cryogénique dont l’utilisation se répand dans l’industrie.
Les fournisseurs de machines de nettoyage par glace sèche mettent en avant l’aspect écologique de ce système. Mais la glace carbonique est-elle vraiment écologique ? Pour répondre à cette question, examinons son cycle de vie, de sa production à son utilisation dans les ice blasters en passant par son transport et son stockage.
Qu’est-ce que la glace carbonique ou carboglace ?
La carboglace s’obtient par refroidissement du dioxyde de carbone jusqu’à -78,5 °C. À cette température, le CO2 passe directement de l’état gazeux à l’état solide. On parle alors de neige carbonique, de glace sèche ou encore de carboglace.
En effet, contrairement à l’eau, le CO2 ne transite jamais par une phase liquide à pression atmosphérique normale. La glace de dioxyde de carbone est donc idéale pour refroidir des produits ou éléments sensibles à l’eau, ou pour nettoyer des surfaces ne devant pas être mouillées.
Une fabrication qui permet le recyclage du CO2
La production de carboglace nécessite de disposer de dioxyde de carbone sous forme liquide dans des récipients sous pression. En passant d’un milieu pressurisé à un environnement à pression atmosphérique, ce CO2 se détend brusquement et se transforme en neige. Cette neige passe ensuite dans une machine appelée pelletiseur qui la compresse afin de produire des morceaux de petite taille (pellets) ou de dimensions plus importantes (sticks).
Le CO2 liquide utilisé par les pelletiseurs est un sous-produit de différentes industries. Ce gaz à effet de serre est ainsi réutilisé au lieu d’être rejeté directement dans l’atmosphère, limitant ainsi son impact sur le réchauffement climatique. De plus, la recherche a permis de développer des systèmes performants de recyclage du CO2 émis par les machines de production de glace carbonique elles-mêmes pour un taux de conversion optimal. Elles sont, en effet, maintenant capables de réutiliser leurs émissions pour produire plus de glace à partir de la même quantité initiale de CO2 liquide.
Un transport et un stockage optimisés
Les entreprises peuvent faire le choix de produire leur glace sèche directement sur site. Elles doivent alors se procurer du CO2 sous forme liquide. Ce choix limite les émissions de gaz à effet de serre liés au transport, puisque le dioxyde de carbone liquéfié est moins volumineux que les pellets de glace.
Il faut cependant noter que la livraison et la conservation du CO2 liquide nécessitent l’utilisation de réservoirs sous pression. Les utilisateurs peuvent fabriquer sur site de la glace de haute qualité à la demande grâce à des pelletiseurs de différentes capacités. Suivant les modèles, ils sont en effet capables de produire de 80 à 750 kg de glace carbonique par heure. La fabrication de glace en temps réel réduit fortement les besoins de stockage et les dépenses d’énergie associées à celui-ci.
Les sociétés qui ne souhaitent pas produire leur glace ont besoin de faire appel à des fournisseurs spécialisés partout en France. Ceux-ci assurent un transport dans des conditions optimales pour la préservation de la chaîne du froid afin de limiter la transformation de la glace en gaz. Les pellets doivent ensuite être stockés dans une boîte réfrigérée afin de limiter le phénomène de sublimation.
Le nettoyage cryogénique : un choix respectueux de l’environnement
Dans l’industrie, la glace carbonique est notamment utilisée pour le nettoyage des équipements et des locaux. Elle est projetée à l’aide de buses et se transforme en gaz au contact de la surface à traiter, provoquant un décollement des saletés. Cette technique ne produit aucun déchet secondaire, contrairement au sablage.
Elle ne nécessite pas non plus l’utilisation de solvants et autres produits de nettoyage particulièrement polluants. De plus, elle n’utilise pas d’eau, supprimant ainsi la problématique de la gestion des eaux usées liées aux opérations de nettoyage. Elle est donc beaucoup plus respectueuse de l’environnement que les autres techniques.
Le nettoyage cryogénique, une alternative écologique aux techniques traditionnelles
Comme tout processus industriel, la production, le transport et le stockage de la glace carbonique émettent des gaz à effet de serre. Toutefois, c’est également le cas des produits utilisés dans les techniques de nettoyage traditionnel. Le nettoyage cryogénique présente l’avantage de se baser sur l’utilisation de CO2 recyclé, limitant ainsi les émissions.
Contrairement aux autres techniques de nettoyage industriel, le nettoyage cryogénique ne génère aucune pollution secondaire. Seuls les résidus décrochés des surfaces doivent être traités, cette opération étant facilitée par l’absence d’eau. Il s’agit donc d’un processus particulièrement respectueux de l’environnement.
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